Certains marchands émigrés de Saint-Nicolas firent fortune hors de Savoie. C’est le cas des frères Revenaz du Pontet, installés en Pologne, qui financèrent la construction de la chapelle ainsi que celle d’une école « La Régence » au début du XVIIIe siècle. La piété à l’époque baroque était très démonstrative et les paroissiens tentaient de faire des dons ou de participer à des œuvres de charité. Les dons permettaient par exemple aux riches marchands de manifester leur générosité et leur intérêt pour leur lieu de naissance, mais aussi d’assurer le Salut de leur âme, c’est-à-dire la rémission des péchés et la vie éternelle. La chapelle, édifiée entre 1705 et 1707, est placée sous la protection de Notre Dame des Carmes, saint Joseph et saint Mammé, martyr du 3e siècle.
Aujourd’hui très dépouillé, le décor se résume à son grand autel de bois peint imitant du marbre ainsi qu’un retable. Il possède un large entablement et de fines colonnettes de part et d’autre du grand tableau sur lequel apparait la Vierge à l’Enfant assise dans les nuées, dominant les figures de saint Mammé en tenue d’évêque, de saint Joseph brandissant le lys symbole de pureté et de sainte Jucondine, tenant une palme rappelant le fait qu’elle fut martyrisée.

La restauration de la chapelle en 2021-2022 a permis de retrouver le décor du XVIIIe siècle du retable repeint au XIXe siècle.

Photos © Pascal Deloche